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KÉPLER

deux ou trois révolutions de la planète, on devra obtenir le même résultat, ce qui fournit, en même temps qu’un moyen de vérifier les calculs, une confirmation bien plus précieuse encore de l’hypothèse adoptée pour la loi du mouvement de la terre.

Encouragé par ce premier succès, Képler recommença l’opération un grand nombre de fois, en suivant, pour ainsi dire, pas à pas la planète pour jalonner sa route dans l’espace ; mais combien faut-il de points pour déterminer la nature géométrique d’une courbe ? La géométrie rigoureuse répond que, quel qu’en soit le nombre, il ne peut être suffisant, et que par des points donnés on peut toujours faire passer un nombre infini de courbes distinctes et de propriétés très-diverses ; c’est pour cela que tant de tables admirablement précises obtenues par les physiciens n’ont jamais pu, malgré leurs efforts, être converties en lois mathématiques. L’incertitude et l’impuissance de la science en présence d’un tel problème forcent