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KÉPLER

posé. On y trouve la véritable théorie des lunettes, des règles exactes pour déterminer la distance focale des lentilles et le pouvoir grossissant d’un instrument. C’est là que pour la première fois a été donnée la description exacte de l’œil et l’explication de son mécanisme ; on y trouve enfin l’explication de la lumière cendrée de la lune, loyalement attribuée à son maître Mœstlin. Quoiqu’il ait été conduit à une loi élémentaire de réfraction complètement inexacte, Képler calcule enfin une table des réfractions astronomiques, qui depuis le zénith jusqu’à 70° ne diffère pas de plus de 9″ de celle qu’on adopte aujourd’hui ; mais en approchant de l’horizon les écarts deviennent plus considérables. On reconnaît dans ce livre la main d’un grand maître ; la lecture en est agréable et facile, et, quoique l’ivraie y soit abondamment mêlée au bon grain, celui qui voudrait tout éprouver y pourrait trouver encore aujourd’hui une utile moisson à faire. Descartes, qui le cite avec honneur dans sa Dioptrique, reconnaît expressément le parti qu’il en a tiré.