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KÉPLER

par le divorce, Képler semblait fixé pour toujours en Styrie et se livrait, aux applaudissements de tous, à l’étude de la science qu’il chérissait. Sa correspondance le montre à cette époque pleinement satisfait de ses travaux et dans toute la sérénité du bonheur domestique. Cette période de douce tranquillité et de studieux loisirs apparaît dans sa vie comme une paisible oasis où il ne put se reposer que bien peu de temps et qu’il ne retrouva jamais. L’archiduc Charles eut pour successeur son fils Ferdinand, qui, beaucoup meilleur catholique que lui, choisit pour généralissime de ses troupes la sainte Vierge et fit vœu d’éteindre l’hérésie dans ses États : le moyen le plus simple était de chasser les hérétiques, et c’est celui qu’il essaya. Képler, protégé par de savants jésuites qui savaient apprécier son mérite, fut traité avec une indulgence exceptionnelle. Après l’avoir forcé de quitter Graetz, on lui permit d’y revenir, à condition qu’il se montrât prudent et réservé. Il faut croire qu’il ne le fut pas assez ; car, peu de temps après, on le