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KÉPLER

muni seulement d’une attestation flatteuse d’éloquence et de capacité, il fut nommé professeur de mathématiques et de morale au collège de Graetz, en Styrie.

L’archiduc Charles d’Autriche, qui gouvernait alors la Styrie, professait la religion catholique ; mais, chose bien rare et bien peu durable à cette époque, il usait envers les hérétiques d’une tolérance absolue, et les protestants, alors en majorité dans les classes riches et éclairées, avaient toute liberté d’appeler près d’eux, et pour toutes les fonctions, des coreligionnaires instruits à l’étranger. C’est ainsi que Képler avait été appelé à Graetz. L’enseignement de l’astronomie étant au nombre de ses devoirs, il fut chargé de la rédaction d’un almanach ; tout naturellement, en pays catholique, il dut adopter la réforme grégorienne que les protestants repoussaient obstinément, aimant bien mieux, comme on l’a dit, être en désaccord avec le soleil, que d’accord avec le pape. Képler, qui ne consentit jamais, dans les circonstances les plus