Page:Bertrand - Les Fondateurs de l astronomie moderne, 1865.djvu/153

Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
ET SES TRAVAUX

tune l’avaient réduite à diriger. La complexion débile de l’enfant le rendait heureusement peu propre à un tel office, et on le destina à la théologie. Il fut reçu gratuitement, à l’âge de treize ans, au séminaire protestant de Maulbronn. Une telle faveur s’obtenait facilement, et l’instruction, à cette époque, était déjà répandue dans l’Allemagne protestante avec un grand zèle et une extrême libéralité : « C’est la tête et non le bras qui gouverne le monde, disait en 1578 le recteur de l’université de Maulbronn ; il faut donc des hommes instruits, et de tels fruits ne croissent pas sur les arbres. »

Képler fit de brillantes études ; il passa de Maulbronn au séminaire de Tubingue, où il étudia la théologie, sans toutefois s’y dévouer entièrement. C’est là qu’il composa sur l’ubiquité du corps de Jésus-Christ une pièce de vers latins dont le secrétaire des députés nationaux admira l’élégante précision. Cependant, lorsqu’il quitta, à l’âge de vingt-deux ans, l’école de Tubingue, on ne le jugea pas apte à travailler à la gloire de l’Église, et