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KÉPLER

tème du monde ; la seconde s’efforçant ensuite d’éprouver le vrai et le faux et de les discerner l’un de l’autre, en fixant enfin la certitude.

La situation de l’astronome qui cherche à deviner l’ordre symétrique et régulier des corps célestes n’est pas sans analogie avec celle du philologue qui, en présence de caractères inconnus, s’efforce de reconstruire les mots et les idées qu’ils expriment. Pour le philologue comme pour l’astronome, le problème est logiquement indéterminé, et l’on pourrait prouver que la solution en est arbitraire : qui assure, en effet, que ces figures bizarres ne sont pas de simples dessins décoratifs, capricieusement tracés sans ordre et sans but ? Et s’ils ont réellement un sens, aucune suite de déductions rigoureuses ne pourra le révéler, en conduisant du connu à l’inconnu par un enchaînement logique et certain. Il faut, dans une telle recherche, procéder par tâtonnements, accepter des divinations fondées sur de fugitives et lointaines analogies, établir des systèmes que l’étude ultérieure des faits viendra