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TYCHO BRAHÉ

contempler les harmonies, ni la hardiesse d’en chercher l’invisible ressort. Ces sublimes rêveries ne troublèrent jamais sa tranquillité ; portant une minutieuse et patiente attention sur les détails de l’édifice, il laissait au temps et à l’accumulation des documents le soin d’en révéler l’ordonnance et le plan. Plus curieux de faits exacts que de théories ingénieuses, il a passé sa vie à recueillir des observations, et lorsque, justement fier de leur nombre et de leur précision, il s’écria, dans sa douloureuse agonie, en présence de ses disciples désolés : Non frustra vixisse videor, « Je ne crois pas avoir vécu inutile, » il leur sembla qu’il se rendait justice, et la postérité a ratifié ce jugement.