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ET SES TRAVAUX

de Styrie, était alors dans une grande gêne et dans de vives inquiétudes.

Toujours passionné pour la science, Tycho favorisait sans arrière-pensée ceux qui, comme lui, la cultivaient avec ardeur. Son talent personnel le garantissait de toute mesquine jalousie, et sa haute extraction établissait dans sa pensée une ligne de démarcation infranchissable, qui n’aurait pas permis au mérite d’autrui de lui porter ombrage.

Peut-être cependant la nouvelle association aurait-elle amené des difficultés : Tycho ne pouvait trouver chez ses nouveaux adjoints la docilité ponctuelle et volontaire à laquelle il était habitué. À Uranibourg, nulle entreprise n’était commencée que par son ordre et nul résultat n’était publié que sous son nom. Les observations peuvent se diriger ainsi, mais non les idées, et des savants déjà célèbres, qui n’approuvaient pas ses vues théoriques, ne pouvaient manquer de les discuter et de traiter bientôt d’égal avec lui. Képler surtout n’était pas homme à se renfermer dans l’obéissance et à se