les communes où a été constatée la présence, en plus ou moins grand nombre, de monuments appartenant à cette catégorie, révèle un premier fait important. Les populations dont ce groupe se compose, même au moment de leur plus grande puissance de développement, n’occupaient qu’une partie du territoire qui plus tard fut la Gaule.
La statistique de ces monuments — dolmens et allées couvertes[1], dont le caractère sépulcral est incontestable — au nombre de près de trois mille, montre qu’ils se répartissent entre un peu plus de onze cents communes dépendant de soixante-dix départements.
Si l’on partage la Gaule, non la France actuelle, la Gaule avec ses limites naturelles qui s’arrêtent au Rhin, en deux zones, l’une de l’ouest, l’autre de l’est, un simple regard jeté sur la carte teintée fera ressortir à tous les yeux la loi générale de distribution de ces monuments. Les dolmens et allées couvertes appartiennent presque exclusivement à la zone de l’ouest.
Cet état de choses ne provient pas de la destruction accidentelle ou voulue de ces monuments dans l’autre zone. Il est la conséquence de la différence sensible, qui, dès l’origine, exista entre l’état social des deux zones. Il se rattache, suivant toute vraisemblance, à un grand mouvement de migration affectant la direction du nord-est à l’ouest et au sud-ouest dont nous ne pouvons pas encore déterminer avec certitude le point de départ initial, mais dont les traces se manifestent très distinctement de la Suède au Portugal en passant par le Danemark, la Grande-Bretagne, l’Irlande, les îles du Canal Saint-Georges et de la Manche et parallèlement suivant les côtes occidentales de l’Allemagne du Nord, en Meklembourg, Hanovre, Holstein, Hollande, pour se retrouver sur le littoral de
- ↑ Voir la liste de ces monuments dans notre Archéologie celtique et gauloise, 2e édit., p. 430. Nous devons prévenir que cette liste est incomplète ; un certain nombre de monuments ont été signalés depuis la publication de notre Archéologie celtique et gauloise. Ou en signale encore tous les jours de nouveaux.