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LEÇON D’OUVERTURE

de Gaulois. Les conquêtes romaine et franque ont continué ce mouvement.

Je ne parle pas seulement ici des races primitives que les anciens auraient qualifiées d’autochtones : races quaternaires (antédiluviennes de Boucher de Perthes, nomades des cavernes de Lartet), sur l’origine desquelles plane une profonde obscurité ; je veux parler des trois groupes principaux d’immigrants dont nous avons étudié avec vous les monuments et qui successivement ou parallèlement ont occupé à l’état distinct une partie des contrées qui sont, aujourd’hui, la France, avant de s’unir et de se confondre dans l’ensemble d’une organisation politique.

Nous rappellerons succinctement les traits principaux par lesquels ces trois groupes se distinguent les uns des autres, géographiquement, chronologiquement, politiquement, en vue de préparer vos esprits à retrouver dans la religion gauloise les mêmes divisions.

PREMIER GROUPE

Le premier groupe, le plus ancien, le plus nombreux, le plus persistant est celui auquel nous devons l’érection des monuments mégalithiques. Les anciens ne lui ont pas donné de nom. Ils ne semblent pas l’avoir distingué des deux autres[1]. Les caractères de ce groupe sont cependant très tranchés sous tous les rapports. Sans lui, notre histoire serait inexplicable.

L’examen de la carte des dolmens et allées couvertes[2] exposée au Musée de Saint-Germain sur laquelle sont marquées

  1. A moins qu’il ne faille y reconnaitre des Ligures, thèse qui n’a rien d’invraisemblable et s’accorderait assez bien avec la doctrine de M. d’Arbois de Jubainville aux yeux duquel les Ligures ont joué à l’origine de notre histoire un rôle prépondérant. Cf. Les premiers habitants de l’Europe, 2e édit., t. I, p. 330-393.
  2. Voir au Musée de Saint-Germain, salle 2, la carte dressée par nos soins pour la Commission de la topographie des Gaules, et Archéologique celtique et gauloise, pl. IV.