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LA MORT D’UN SOLDAT

un compte rendu à la division. Mais le téléphone avec le commandant venait d’être coupé. Quant à la division, il n’en avait point reçu de réponse.

— Serre connaît son métier, pensa-t-il en voyant l’effet des feux par salves. Et ses hommes sont de braves enfants.

De ses yeux perçants, il avait remarqué quelques cavaliers ennemis, qui, au bas de la crête où se tenait Fabre, arrivaient jusqu’à la rivière. Les balles envoyées par les deux sections du jeune homme étaient sans effet contre cette troupe éparse et mobile. Puis, après avoir pataugé dans l’eau un peu partout, le peloton bavarois repartit au galop.

— Ils ont reconnu les gués, dit Nicolaï. Ça va devenir grave.

Avant de descendre, il jeta dans cette direction un dernier coup d’œil. Il n’avait pas besoin de télémètre : aucun détail n’échappait à son regard.

La fusillade avait repris, plus intense que jamais, à la barricade. Nicolaï en distinguait le rythme régulier. Il montait vers Fabre. Celui-ci avait vu les premiers tirailleurs qui