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CHAPITRE XV

L’ASSAUT

Quand le bataillon quitta Langebush, par la chaussée pavée, pour regagner les tranchées, les chasseurs sentaient peser sur eux une tristesse morne. Ils ignoraient pourtant qu’ils étaient à la veille du sacrifice suprême. Le commandant avait fait venir les officiers. Il les avait prévenus : « Nous attaquerons demain, à midi exactement. Objectif : les tranchées ennemies, à deux cents mètres des nôtres. Ne dites rien aux hommes avant le matin. » Mais les hommes pressentaient le drame. Et ils regardaient avec un air craintif les maisons du bourg sur lesquelles tombaient la nuit et le