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LA BATAILLE CONTINUE

commandement de l’officier on se levait, on se couchait, on avançait, sous la protection des rafales puissantes d’artillerie. Le sergent Batisti, avec une poignée d’hommes, avait parcouru d’un seul élan une centaine de mètres. Pluchard s’était abattu comme une masse, le ventre ouvert par un éclat d’obus. Mais le groupe de braves était arrivé aux abords des tranchées dans lesquelles tombaient nos projectiles. Ils s’étaient couchés, attendant leurs camarades. À la lueur des explosions et des fusées, on voyait leurs uniformes allongés côte à côte.

Cette vue fit passer sur la compagnie un vent d’héroïsme ; Angielli se précipitait à son tour, entraînant un autre groupe. Vaissette hurlait :

— En avant !… En avant !

Il agitait ses deux bras en des gestes désordonnés, que rendaient fantastiques les lueurs du champ de bataille. À l’orient une traînée rouge faisait pressentir le lever du jour. Toute la compagnie, ébranlée par le mouvement se précipitait comme une trombe, provoquant le déclenchement de tout l’échelon.

On était arrivé près du réseau. Mais on ne