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LA BATAILLE

arbustes, deux ou trois chemins encaissés, des haies, des ravins, quelques meules de paille.

Mais ensuite, il fallait remonter la pente jusqu’au village de Laumont, l’objectif de l’attaque : une véritable falaise, pas le moindre accident sur ce sol, un terrain tout à fait découvert, pas le moindre pli, pas même sur un espace d’un kilomètre, un bouquet d’arbres : un véritable glacis. Près du ruisseau, des prairies, puis des champs, dont les paysans avaient coupé et rentré le blé.

Le soleil levant faisait luire le clocher de Laumont, éclairait de rayons obliques le champ de bataille.

— Ceux de nous qui dîneront là-haut ce soir pourront s’estimer heureux, déclara le capitaine de Quéré.

Il s’obstinait à étudier avec ses jumelles les tranchées allemandes, en haut de la crête, en avant du village, et toutes les défenses de l’ennemi.

— Il faudrait savoir, dit-il, s’ils n’ont pas eu le temps d’établir un réseau de fil de fer.

Et il expliquait à Fabre :

— À droite votre secteur. À gauche le mien.