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LA BATAILLE

— Je dois soutenir l’offensive de votre bataillon.

— Je ne comprends pas, dit le capitaine, que les Allemands ne soient point déjà sur nous. Leur armée déclenchée est en branle depuis la Belgique, avançant toujours, chassant nos troupes devant elle. Elle a l’air de savoir que nous allons maintenant lui barrer le chemin de l’invasion. Elle semble hésiter.

— Le commandement ennemi doit être prévenu de nos mouvements et de nos intentions, dit Lucien. Il attend sans doute d’avoir derrière lui des masses plus profondes pour donner l’assaut.

— Nos aéroplanes ont signalé ces dernières, qui arrivent, fit l’artilleur. Mais vous ne serez pas attaqués sans une forte préparation d’artillerie.

Il ajouta, en s’en allant :

— Vous savez où est mon poste. Prévenez-moi, si je puis vous rendre service.

En effet, quelques instants après, des obus allemands tombèrent en avant de la lisière du bois. Ils n’étaient pas assez nombreux pour être dangereux, mais ils étaient inquiétants.