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L’APPEL DU SOL

pour être les plus forts et qu’on ne soit plus un peuple de vaincus.

— Moi, je me suis engagé pour reprendre l’Alsace, assura Pluchard.

Il venait de Montmartre et, dans le civil, était mécanicien.

— Qu’en penses-tu, Servajac ? demanda le sergent.

— Il y a du vrai dans tout, répondit le chasseur. Moi, je ne me suis pas demandé pourquoi nous nous battions. Mais je me suis dit : C’est nous qui avons raison, puisque la France c’est nous. Alors, je me ferai tuer s’il le faut. C’est mon idée.

« Les braves gens ! », pensa Vaissette.

Et il se sentait l’âme aussi simple que celle de ces hommes, aussi humble, aussi résolue dans le sacrifice et dans la servitude.