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tent point les premiers pas en tout genre ! Le mérite de les faire dispense de celui d’en faire de grands. »

Osons pénétrer et traduire la pensée de d’Alembert.

Les éloquentes rêveries de Platon et la savante logique d’Aristote avaient laissé tout à faire en philosophie. On doit à Descartes un premier pas, il est petit et l’on attend encore le second.

Chez un esprit habitué à exiger la rigueur, un tel jugement n’a rien qui doive surprendre. Mais pourquoi tant écrire alors sur la philosophie ?

Les pages sur Newton, quoique belles, ne sont pas dignes d’un tel sujet. D’Alembert aurait eu bonne grâce à s’incliner plus profondément devant son véritable maître.

Lorsque, pressé par les limites nécessaires de son œuvre, il salue rapidement les grands hommes en les jugeant d’un seul mot, ce mot n’est pas toujours heureux :

« Galilée, à qui la géographie doit tant pour ses découvertes astronomiques, et la mécanique pour sa théorie de l’accélération. »

Il y avait plus et mieux à dire sur l’adversaire victorieux du système de Ptolémée.

« Huygens, qui par ses ouvrages pleins de force et de génie a su bien mériter de la géométrie et de la physique. »

Le lecteur, s’il ne le sait déjà, peut-il deviner, dans ce savant qui mérite bien de la science, le génie immortel que dans son enfance on nommait Archimède