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qu’il n’est permis, qu’il se dispense de résoudre les problèmes auxquels sa méthode est applicable, pour laisser à ses descendants le plaisir facile de s’y exercer. Pour la géométrie, comme pour la mécanique, l’assertion est trompeuse. La science, dans aucun cas, n’a procédé ainsi. Plus une méthode est nouvelle et féconde, plus elle étend le champ de l’inconnu. Les difficultés à vaincre pour avancer encore grandissent aux approches des sommets, qui, pour cette raison peut-être, ne seront jamais atteints. D’Alembert n’a vu dans son principe qu’une voie signalée à tous et ouverte à lui-même pour tenter de nouveaux travaux.

Quelques-uns sont admirables. L’un des premiers, malgré le succès obtenu, ne doit être aujourd’hui loué qu’avec réserves.

D’Alembert, en 1746, obtint le prix proposé par l’Académie de Berlin à l’auteur du meilleur ouvrage sur la cause des vents. Ce concours eut sur la vie de d’Alembert une grande influence en le mettant en relation avec Frédéric, dont, pendant quarante ans, il resta l’ami : c’est le seul mot qui convienne.

Le livre de d’Alembert sur la cause des vents ne tend pas à l’application.

D’Alembert n’a pas étudié le véritable mécanisme, déjà connu, dans ses traits généraux au moins, qui explique les vents alizés soufflant sans cesse dans la zone torride et presque exactement de l’est vers l’ouest. Ils sont produits par les différences de température, qui dans ces régions déterminent l’éléva-