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pas approfondi la question, ne peuvent avoir aucun sens ; incompréhensible pour les uns, la phrase, dans sa concision, en dit beaucoup trop pour les autres. Il s’agit seulement — il faut appeler sur ce point l’attention — de la mise du problème en équations. La résolution de ces équations par des méthodes qui varieront d’un cas à l’autre laissera subsister un vaste champ de recherches. La statique fait connaître les conditions de l’équilibre. Qu’ont-elles de commun avec les lois du mouvement ? Si, dans l’espoir de le comprendre, nous considérons le cas le plus simple, celui d’un point matériel isolé, les deux problèmes restent entièrement distincts. On peut approfondir les conditions d’équilibre sans avoir fait un pas dans l’étude du mouvement ; la dépendance mutuelle des deux théories n’existe que pour les systèmes dans lesquels les points liés les uns aux autres sont rendus solidaires. L’un des cas les plus simples est celui du pendule. Le pendule simple, formé par un point pesant oscillant à l’extrémité d’un fil dépourvu de masse, est une abstraction mathématique ; c’est le plus simple des systèmes. Le point n’est pas libre ; il ne peut quitter le cercle dont l’extrémité fixe du fil est le centre. Le pendule composé, dans lequel oscille une masse de dimensions appréciables suspendue à une tige pesante comme elle, présente un second cas, beaucoup moins simple. Si chaque point était libre, il oscillerait d’autant plus vite qu’il serait plus rapproché du centre ; il ne peut en être ainsi : la tige rigide et la masse qui la termine oscillent dans le même temps.