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CHAPITRE II

D’ALEMBERT ET L’ACADÉMIE DES SCIENCES


D’Alembert, vers la fin de sa vie, songeant à ses premiers travaux, écrivait avec émotion : « Les mathématiques ont été pour moi une maîtresse ! »

Cette maîtresse, quoique souvent négligée, ne l’a jamais trahi. Le temps pendant lequel des succès sans éclat couronnaient des travaux sans ambition fut pour lui le plus heureux et le plus regretté. Sous le modeste toit de celle qui lui servait de mère, il trouvait la tranquillité nécessaire à ses profondes recherches. En se réveillant dans sa petite chambre mal aérée, et de laquelle on voyait trois aunes de ciel, il songeait avec joie à la recherche commencée la veille et qui allait remplir sa matinée, au plaisir qu’il allait goûter le soir au spectacle, et, dans les entr’actes des pièces, au plaisir plus grand encore que lui promettait le travail du lendemain. Le monde — je veux dire les sociétés brillantes dans lesquelles d’Alembert devait être bientôt recherché et admiré —