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sujet de sa charmante pièce le Misanthrope et l’Auvergnat. Bien peu de nos contemporains, en l’applaudissant au théâtre du Palais-Royal, y ont soupçonné une réminiscence des convulsionnaires de Saint-Médard.

Le diacre Pâris, interdit comme appelant de la bulle au futur concile, vivait saintement et souffrait sans se plaindre : le parti le canonisait. Le bon diacre consacrait aux bonnes œuvres une fortune supérieure à ses besoins. Sa conscience timorée se reprochait chaque jour des faiblesses qu’il était seul à apercevoir.

Un prêtre du diocèse d’Orléans s’était rendu célèbre par son humeur frondeuse et son caractère difficile. Il avait dans plusieurs paroisses apporté la discorde et le trouble ; suspect, de plus, de jansénisme et condamné par son évêque, il était tombé dans la pauvreté. Le bon diacre lui offrit l’hospitalité avec l’injonction formelle de tout observer dans la maison et d’étudier, sans craindre l’indiscrétion, les imperfections et les péchés de son hôte. Pâris couchait sans draps et vivait de légumes. En échange de cette maigre chère, la tâche imposée à son surveillant était facile. Le saint homme péchait rarement. La situation était celle de Machavoine chez Chiffonet. Le dénouement fut le même ; un jour vint où le diacre, à bout de patience, s’écria : « Véritablement, il va un peu loin ! »

Les livres jansénistes prêtés à d’Alembert contenaient peu d’histoires de ce genre ; il s’en dégoûta