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vent blâmé (sic) à plus juste titre ; mais être né ou appelé pour contribuer au bonheur et même à l’instruction d’un peuple entier et y renoncer, me semble, s’est (sic) refuser de faire le bien que vous avez à cœur. Votre philosophie est fondée sur l’humanité ; permettez-moi de vous dire que de ne point ce (sic) prêter à la servir tant qu’on le peut, c’est manquer son but. Je vous sais trop honnête homme pour attribuer vos refus à la vanité ; je sais que la cause n’en est que l’amour du repos pour cultiver les lettres et l’amitié, mais à quoi tient-il ? Venez avec tous vos amis, je vous promets et à eux aussi tous les agréments et aisances qui peuvent dépendre de moi et peut-être vous trouverez plus de liberté et de repos que chez vous ; vous ne vous prêtez point aux instances du roi de Prusse et à la reconnaissance que vous lui avez ; mais ce prince n’a pas de fils. J’avoue que l’éducation de ce fils me tient si fort à cœur et vous m’êtes si nécessaire que peut-être je vous presse trop ; pardonnez mon indiscrétion en faveur de la cause et soyez assuré que c’est l’estime qui m’a rendue si intéressée.

« P.-S. Dans toute cette lettre je n’ai employée (sic) que les sentiments que j’ai trouvés dans vos ouvrages. Vous ne voudriez pas vous contredire. »


Il faut citer encore la réponse de d’Alembert :


« Madame, la lettre dont Votre Majesté Impériale vient de m’honorer me pénètre de la plus vive