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ouvrages, sur les esprits, sur les discours, sur les mœurs l’inquisition la plus violente.

« Les jésuites étaient des troupes régulières, ralliées et disciplinées sous l’étendard de la superstition. C’était la phalange macédonienne qu’il importait à la raison d’avoir rompue et détruite. Les jansénistes ne sont que des cosaques et des pandours dont la raison aura bon marché. »

Impartial comme il l’a promis, d’Alembert est contre tous également implacable.

Le livre sur la destruction des jésuites obtint un grand succès et souleva de violentes colères. L’auteur, s’il faut en croire Voltaire qui cite de mémoire et invente quelquefois, fut traité d’hyène, de Philistin, d’Amorrhéen, de bête puante, de Satan et de Rabsacès.

Les pamphlets les plus envenimés ne vivent guère ; la trace des invectives disparaît avec eux. La plupart s’adressaient moins à d’Alembert qu’au parti des philosophes tout entier.

L’yenne du Gévaudan, dit l’auteur anonyme d’une lettre à un ami sur le livre nouveau, a fait moins de mal que les écrits publiés depuis peu.

L’auteur de la lettre à un ami, qui s’appelait, je crois, le père Guidy, veut parler des écrits condamnés récemment par l’assemblée générale du clergé (août 1765) dans des termes d’une violence presque égale :

« Une multitude d’écrivains téméraires, disaient les évêques réunis, ont foulé aux pieds les lois divines