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Catulle Mendès alors exposa son idée à Louis-Xavier de Ricard ; il s’agissait de transformer ce journal artistique en une revue uniquement poétique. On hésita quelque temps. On prit conseil. Gautier, le grand maître, encourageait l’entreprise. Banville et Baudelaire s’y montraient favorables, Leconte de Lisle également.

Bref, le 2 mars 1866 parurent des fascicules hebdomadaires ne contenant que des vers. Ce fut le Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux.

Tel était en effet, en dépit de Leconte de Lisle qui s’y opposait, le titre choisi sur la proposition de Mendès, qui l’avait imaginé à cause même de son traditionalisme.

De toute son activité, de toute sa conscience littéraire, de tout son génie artistique, Catulle Mendès s’occupa des différentes livraisons. Avec Ricard ils s’étaient chargés de la publication, jusqu’au moment où Alphonse Lemerre prit en main le Parnasse, pour la grande joie des poètes d’alors, pour sa plus grande gloire et son plus grand profit aujourd’hui.

Malheureusement la Revue ne dura que cinq mois, et s’arrêta après le 18e fascicule. Trente-sept poètes y avaient collaboré.

Et parmi eux : Théophile Gautier, Théodore de Banville, Leconte de Lisle, Charles Baudelaire, Catulle Mendès, Léon Dierx, André Lemoyne, Louis Xavier de Ricard, Villiers de l’Isle-Adam, Sully Prudhomme, Paul Verlaine, José-Maria de Hérédia,