Page:Bertrand - Arago et sa vie scientifique.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

veloppés et cachés sous une rédaction incomplète ou maladroite, pour leur prêter, avec sa vive intelligence des questions les plus obscures, la lumière, l’autorité et la force de sa parole. Ses comptes rendus, considérés comme de véritables jugements, étaient une précieuse récompense pour les savants sérieux qu’il savait animer et soutenir, même en les redressant, sans les décourager jamais. Ami dévoué et protecteur libéral du plus grande nombre, adversaire loyal de quelques-uns, il ne fermait les yeux à aucune lumière ; regardant chaque belle découverte avec une égale complaisance, toute idée brillante et nouvelle devenait. quel qu’en fût l’auteur, l’objet de son étude et de son admiration ; oubliant tout alors et docile aux seules impressions de la vérité, son émotion lui inspirait des accents que la complaisance ne saurait imiter et dont les inimitiés les plus ardentes n’arrêtèrent jamais l’explosion. Arago, dans ces circonstances, avait d’autant plus de mérite que, par nature très-sensible aux critiques, il souffrait