Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1895.pdf/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux abbayes et d’une douzaine de monastères. Trois de ses portes sont bouchées, ses poternes ont été démolies, ses faubourgs ont été rasés, son torrent de Suzon s’est précipité aux égouts, sa population a secoué ses feuilles, et sa noblesse est tombée en quenouille. — Hélas ! on voit bien que le duc Charles et sa chevalerie, partis — il y aura bientôt quatre siècles[1] — pour la bataille, n’en sont pas revenus.

» Et moi, j’errais parmi ces ruines comme l’antiquaire qui cherche des médailles romaines dans les sillons d’un castrum, après une grosse pluie d’orage. Dijon expiré conserve encore quelque chose de ce qu’il fut, semblable à ces riches Gaulois qu’on ensevelissait une pièce d’or à la bouche et une autre dans la main droite.

— Et l’art ? lui demandai-je.


    relevant d’une dangereuse maladie, en 1505, avait envoyée au chapitre par deux hérauts ? — Le temps a fait un pas et la terre a été renouvelée, dit quelque part M. de Chateaubriand.

  1. Charles-le-Téméraire, dernier duc de Bourgogne, fut tué à la bataille de Nancy, le dimanche 5 janvier 1476.