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enamourés naguère l’un de l’autre au chevet d’une jeune mourante, qu’elle avait douée à sa naissance de toutes les grâces des vierges, et qu’il porta expirée dans les délices du Paradis !

La main qui berçait mes rêves s’était retirée avec mes rêves eux-mêmes. J’ouvris les yeux. Ma chambre aussi profonde que déserte s’éclairait silencieusement des nébulosités de la lune ; et le matin, il ne me reste plus des affections de la bonne fée que cette quenouille ; encore ne suis-je pas sûr qu’elle ne soit pas de mon aïeule.