Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1895.pdf/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

signor Arlecchino, qui nous avait tous conviés à un régal de macarons à l’huile et de polenta à l’ail.

Marions nos mains, toi qui, monarque éphémère, ceins la couronne de papier doré, et vous, ses grotesques sujets, qui lui formez un cortège de vos manteaux de mille pièces, de vos barbes de filasse et de vos épées de bois.

Marions nos mains pour chanter et danser une ronde, oubliés de l’inquisiteur, à la splendeur magique des girandoles de cette nuit rieuse comme le jour.

Chantons et dansons, nous qui sommes joyeux, tandis que ces mélancoliques descendent le canal sur le banc des gondoliers, et pleurent en voyant pleurer les étoiles.

Dansons et chantons, nous qui n’avons