Page:Bertrand, Gaspard de la nuit, 1895.pdf/156

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Oyez la nouvelle ! dit un arbalétrier. Le roi Charles cinquième nous dépêche messire Bertrand du Guesclin avec des paroles d’appointement ; mais on n’englue pas le diable comme un merle à la pipée. »

Ce ne fut qu’un rire dans la bande, et cette gaieté sauvage redoubla encore, lorsqu’une cornemuse qui se désenflait pleurnicha comme un marmot à qui perce une dent.

« Qu’est ceci ? répliqua enfin un archer, n’êtes-vous pas las de cette vie oisive ? Avez-vous pillé assez de châteaux, assez de monastères ? Moi je ne suis ni saoûl, ni repu. Foin de Jacques d’Arquiel, notre capitaine ! — Le loup n’est plus qu’un lévrier. — Et vive messire Bertrand du Guesclin, s’il me soudoie à ma taille et me rue par les guerres ! »

Ici la flamme des tisons rougeoya et