Page:Berton - Ode à Eugène Le Roy, 1927.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Tu n’as rien inventé. Tu fus l’écho servile
Des voix de la campagne et des voix de la ville ;
Et les sites que tu décris
Nous sont tous familiers depuis notre jeunesse,
Et nous les retrouvons avec joie et tendresse,
Magnifiés par tes écrits.


Mais ton œil clair allait jusqu’au tréfonds des choses ;
Tu savais discerner les effets et les causes ;
Avec toi, rien n’était perdu.
Tu savais écouter et tu savais comprendre…
Ô Maître clairvovant, tu nous as fait entendre
Ce que sans toi, peut-être, aucun n’eût entendu.




Ce n’est pas seulement le penseur solitaire,
L’évocateur puissant des beautés de la terre
Que nous devons mettre à l’honneur ;
Ce qu’il faut admirer dans son œuvre profonde,
C’est bien moins l’écrivain à la verve féconde,
Que l’homme au magnifique cœur.


Car, lorsqu’il s’asseyait sur la haute colline,
À l’heure où le soleil à l’horizon décline,
S’il entendait autour de lui
Monter toutes les voix de l’immense nature
Se préparant, dans un religieux murmure,
Au grand mystère de la nuit ;