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De nostre Seigneur Saint François.
Ne vis onc plus joli minois !
Par Cupido ! tu ne veulz mie ?
Conchiroys-tu ma doulce amie
Paige de Monseigneur le Roi ?
Suis Villon.[1] arregarde-moi ?

Oyant ce proupos tant honeste.
La paouvrette lesva la teste ;
Et vit le paige à ses genoux.
Las ! dict elle que voulez vous ?

Ains, fict il. veux tu pas peureulze
M’octroyer mercie amoureulze ?
Souloys ce jourd’hui dans tes bras
Mourir en l’amoureulz pourchas ;
Viens ça. mon ange, ma poupine
Nous esbastre sous la courtine ;
Vrai Dieu ! me sens de contrition
Tout confi de dévotion !
Il fauldroyt n’estre qu’une souche
Pour que l’eau n’en vienne à la bouche
Advisant d’aussi blancs tétins !
Ces petits pieds en leurs patins ;

  1. Poëte célèbre du moyen âge. Il fut page à la cour de Louis onze, et termina sa vie aux fourches patibulaires de Montfaucon. Ses poésies, qui portent le titre de Repues franches, sont écrites en langue argotique, comme le démontre l’épigraphe placée en tête de ce Conte.