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SIGNALEMENT DESCRIPTIF

il était nécessaire de se ménager quelques lignes pour les relever. Car elles sont bien rares les figures qui, en dehors des parties à décrire en tout état de cause, offrent un ensemble de traits assez régulier pour ne prêter à aucune remarque caractéristique.

Notre signalement descriptif se trouve ainsi complété de tous les renseignements réellement utiles, fournis par les anciennes formules encore en usage sur les permis de chasse, passeports, etc., où une ligne unique est successivement et uniformément consacrée à la description de chaque partie du visage. Du moment que la réponse à l’une de ces anciennes rubriques se serait écartée de moyen ou ordinaire, etc., elle doit être mentionnée sur la nouvelle fiche aux traits caractéristiques.

Autrement dit, en application de la méthode de notation exposée dans le chapitre précédent, ne doivent être relevés au paragraphe des traits caractéristiques que les qualificatifs qui auraient été l’objet du soulignement dans une description intégrale.

Au fond, ce procédé est le même que celui auquel nous avons recours chaque jour dans la langue usuelle quand, naturellement, sans aucune préoccupation de méthode, nous voulons donner rapidement à un de nos amis la description d’une personne absente. D’instinct nous éliminons tous les caractères sans valeur, indifférents ou médians qui en raison même de leur mitoyenneté échappent à notre mémoire, tandis que les caractères typiques, réellement signalétiques, au nombre de deux ou trois au plus, surnagent seuls au milieu de la confusion de nos souvenirs.

La notation des traits caractéristiques peut être formulée sur la fiche en n’importe quels termes. Les détails et les expressions que l’on trouvera dans les Instructions et qu’il serait oiseux de répéter ici, y sont donnés plus spécialement en vue de servir de guide à la rédaction du portrait parlé (voir l’Annexe B). Nous recommandons d’en remettre l’étude jusqu’après la connaissance théorique et pratique de tout le reste du volume.

A Paris, où un service photographique spécial permet de prendre chaque jour, dans des conditions de bon marché extraordinaire, un très grand nombre de clichés photographiques, il est de règle, pour tous les sujets soumis à la photographie, d’ajourner la description morphologique, même en ce qui concerne le front, le nez et l’oreille jusqu’au moment, qui pour beaucoup n’arrive jamais, d’une nouvelle enquête judiciaire.