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XLIX
SIGNALEMENT DESCRIPTIF

échappe aussi à notre vision ; nous ne voyons que ce que nous pouvons exprimer, avons-nous dit dans l’avertissement qui ouvre ce volume.

Cette remarque capitale, qui a inspiré la création du portrait parlé, est tout aussi bien applicable à l’étude morphologique du front, du nez et des autres parties du visage qui sont résumées dans la rubrique traits caractéristiques.

La revue des termes descriptifs que nous allons présenter ici au lecteur dans un ordre spéculatif, en dehors de toute application pratique, lui fera faire une première connaissance théorique avec notre vocabulaire. Mais seul le texte des instructions fournira au praticien, rédacteur de signalements, des notions ordonnées en vue d’une application quotidienne.

Exposé des divers points de vue visés par le vocabulaire morphologique.

La première de toutes les règles, le fondement de toute description, c’est la séparation, dans l’analyse, de la forme et de la dimension. Quand, par exemple, en parlant de la montagne du Puy-de-Dôme, on dit qu’elle a la forme d’un pain de sucre, il est évident que l’image évoquée par ces mots demande à être complétée par l’indication de la hauteur de sa pointe au-dessus de la plaine sous-jacente.

En description, il est répondu à la rubrique dimension uniformément par l’un des qualificatifs petit, moyen ou grand. Sur le modèle réglementaire imprimé par les soins de l’Administration pénitentiaire, ces rubriques, dites de dimension, se distinguent par leur initiale majuscule des autres demandes qui se réfèrent à la forme et qui exigent un vocabulaire descriptif plus spécialisé.

Quant à la forme proprement dite, elle sera considérée, autant que possible, sous divers points de vue, ou profils, lesquels se résolvent en lignes. Ces lignes, une fois isolées, devront être décrites soit sous le rapport de la forme de leur tracé, soit sous celui de leur direction ou inclinaison générale, soit même sous ces deux points de vue successivement, suivant le genre de variations morphologiques communément offertes par l’organe envisagé.

Les diverses sortes de tracé linéaire se rattachent toutes à la série