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XLV
SIGNALEMENT DESCRIPTIF

confondue soit avec la précédente, soit avec la suivante, à l’exception des classes 5 et 6 qui, ne différant que par un détail de structure, ne forment, en quelque sorte, qu’une seule subdivision ; ainsi il n’est guère possible de chevaucher par dessus une classe, de confondre l’œil impigmenté (Cl. 1), avec l’orangé (Cl. 3) et ce dernier avec le marron incomplet (Cl. 5 et 6). La classe 7 (marron pur) ne peut de même prêter à l’hésitation qu’avec la classe 6, etc. Ces indécisions se traduisent sur les fiches par la mention, à la rubrique y relative, de un ou plusieurs numéros de classe séparés par un tiret. Si l’observateur croit être arrivé à la certitude absolue, il n’inscrit que le numéro de la classe visée ; s’il hésite entre deux et même trois numéros (classes marron), il ajoute au numéro le plus probable ceux avec lesquels le doute lui semble possible.

Quant à la nuance du fond, elle est, avons-nous dit, ou azurée, ou ardoisée, ou intermédiaire entre ces deux tons, c’est-à-dire, plus ou moins bleu violacé. C’est cette dernière nuance, l’intermédiaire, que l’on rencontre le plus fréquemment sur les formules descriptives de l’iris ; elle rappelle quelque peu par son nom et son rôle la couleur neutre des boîtes pour l’aquarelle. L’intensité de la lumière ambiante a sur la nuance du fond une bien plus grande influence que sur celle du pigment jaune-orange. Tel œil examiné de la bonne façon et par le même observateur semblera avoir un fond azuré à midi, et intermédiaire et peut-être ardoisé à quatre heures du soir. Aussi ce second élément (la nuance du fond) n’intervient-il pas dans la classification ; sa rubrique ne figure sur les formules qu’à titre d’indication descriptive complémentaire ; c’est même précisément à l’élimination de ce renseignement que notre classification, basée uniquement sur l’intensité pigmentaire, est redevable de sa simplicité relative.

Notons néanmoins que l’unité de point de vue, où nous avons dû nous placer pour la classification, n’est pas sans engendrer quelques résultats hétéroclites. C’est ainsi, par exemple, que la classe 1, celle des impigmentés, réunit en elle, du moment qu’ils sont dépourvus de matière jaune, les yeux bleu azuré et les yeux bleu ardoisé, quelque dissemblables qu’ils soient à première vue. Or ces deux catégories, azurée et ardoisée (ou plus généralement les séries à couches profondes claires et à couches profondes foncées), persistent d’un extrême à l’autre tout en se rapprochant progressivement, au point de se confondre, à mesure que l’on s’éloigne de l’œil impigmenté pour se rapprocher de l’œil marron.