Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XL
INTRODUCTION

l’approximation anthropométrique, et il apparaîtra immédiatement qu’un pareil résultat n’est théoriquement atteint, que lorsque l’échelon le plus étroit de la gradation (qui est nécessairement celui du milieu) est approximativement égal au degré maximum de divergence admissible en description. C’est là la condition nécessaire et suffisante pour assurer à un vocabulaire descriptif le maximum de précision avec le minimum de termes.

Pourtant on verra dans la suite que la gradation descriptive à sept échelons ne peut guère être dépassée en pratique. Nous allons indiquer le procédé auquel nous avons eu recours pour en représenter abréviativement la progression : il consiste à remplacer le mot limite par une parenthèse entourant les qualificatifs petit ou grand et à souligner ces mêmes termes pour exprimer le mot très. Représentée de cette façon, la gradation prend cette forme ;

1 2 3 4 5 6 7
petit petit (petit) moyen (grand) grand grand

La parenthèse a comme effet de rapprocher de la moyenne le terme entouré et le soulignement celui de l’en éloigner. Ce dernier équivaut à l’adverbe très, et la parenthèse à celui de légèrement : légèrement petit (no 3), légèrement grand (no 5). Ici, comme pour l’exemple de la taille, il ne faut interpréter les mots petit, moyen, grand que comme des jalons destinés à être remplacés ultérieurement par une sériation de termes appropriés plus spécialement à l’observation que l’on a en vue, tels seraient : clair, moyen, foncé ; — relevé, horizontal, abaissé, etc. Ainsi cette dernière sériation répartie en sept rubriques deviendrait :

1 2 3 4 5 6 7
relevé relevé (relevé) horizontal (abaissé) abaissé abaissé

Le chapitre suivant va nous permettre de passer en revue l’ensemble de ce vocabulaire.

Voici, à titre d’exemple, la répartition de 1.000 sujets en sept catégories représentées : 1° sur la courbe binomiale de la taille (Fig. 4) ; et 2° au moyen d’une suite de rectangles de même base, mais de hauteur proportionnelle au nombre de cas réunis par chacun (Fig. 5).

La comparaison de ces deux figures montre clairement comment il est possible d’arriver à égaliser quelque peu la répartition des cas au moyen d’un écartement progressif des limites de chaque catégorie. Seuls les extrêmes (c’est-à-dire les termes soulignés) restent à gauche et à droite avec un nombre insignifiant de cas.