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XXVIII
INTRODUCTION

gences de 1 millimètre entre deux diamètres céphaliques également bien relevés sur un même sujet ne s’observent en pratique anthropométrique que lorsque la longueur vraie tombe, à peu de chose près, juste entre deux chiffres millimétriques consécutifs.

Les autres nombres fractionnaires du tableau, savoir : 1mm5 (un millimètre et demi) pour la largeur de l’oreille et les longueurs du pied et de la coudée, et 0mm76 (trois quarts de millimètre) pour la longueur de l’auriculaire, s’expliquent de même par la nécessité de tenir compte des erreurs, en dessus ou en dessous du chiffre vrai, qui, en se combinant, peuvent arriver à produire une différence totale non fractionnaire d’étendue double. Les chiffres de la colonne A sont les seuls de ce tableau qui soient précédés des signes + ou − (plus ou moins).

Les chiffres de la colonne B, obtenus en multipliant les précédents par 2, peuvent donc être absolument relevés entre deux signalements d’un même sujet sans qu’en réalité chacun d’eux, considéré séparément, soit affecté d’une erreur plus grande que celle mentionnée en la colonne A, c’est-à-dire, sans qu’il y ait nécessairement faute commise. Néanmoins si des divergences de cette nature ne doivent pas, en tout état de cause, entraîner un blâme à l’adresse du ou des observateurs, elles doivent toutes les fois que cela est possible (c’est-à-dire toutes les fois que le sujet est encore présent), donner lieu à une contre-vérification dans le but de s’assurer que les deux valeurs divergentes sont réellement l’une et l’autre également éloignées de la vérité qui est restée entre les deux.

S’il en était autrement, si l’on tolérait dans la pratique anthropométrique que des divergences aussi fortes que celles de la colonne B puissent se glisser en un seul sens, il se présenterait nécessairement des cas où ces écarts, en se produisant une première fois en plus et une seconde fois en moins, atteindraient une différence absolue égale aux chiffres de la colonne C. Or, nous avons précédemment insisté assez longuement sur l’obligation d’arriver au maximum de précision possible pour qu’il soit utile d’y revenir.

On doit donc admettre qu’il y a eu forcément faute commise du moment que la comparaison de deux signalements relevés sur la même personne fait ressortir un écart égal à celui de la colonne C (obtenue elle-même par le doublement de la colonne B). La faute sera simple si elle n’atteint pour chaque signalement que la moitié de cet écart (c’est-à-dire les chiffres de la colonne B) ; elle sera très lourde