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SIGNALEMENT ANTHROPOMÉTRIQUE

dance nécessaire et absolue entre les chiffres des mensurations. Pour nous en tenir à la division médiane ou moyenne, où les ressemblances sont de beaucoup les plus étroites, on peut distinguer près de trois catégories de dimensions, indépendantes l’une de l’autre, suivant que le chiffre considéré confine à la division petite, ou à la grande, ou est intermédiaire entre les deux.

Une comparaison du signalement chiffré poursuivie entre les fiches classées dans la même case finale révèle qu’il est presque impossible, en cherchant au hasard dans le répertoire anthropométrique, de rencontrer deux signalements exactement semblables, et que l’équivalence des chiffres arrive ainsi en fin de compte à constituer une quasi-certitude d’identité.

La discussion raisonnée des chiffres du signalement métrique dans les divisions ultimes du classement, comme la connaissance des cas qui approchent assez de la limite de nos divisions tripartites pour nécessiter les recherches doubles visées par un paragraphe précédent, présupposent la connaissance exacte du nombre de millimètres dont peuvent s’écarter deux mesures qui auraient été relevées sur la même personne, en des lieux, à des époques et par des observateurs différents.

Nous avons démontré plus haut quelle était l’importance extrême qui s’attachait à ce que ces écarts fussent en pratique les plus petits possible. Mais quels que soient le soin et l’uniformité apportés à la mensuration, des différences se rencontrent toujours ; il est impossible qu’il en soit autrement. Il importe d’autant plus d’être fixé rigoureusement sur le chiffre qu’elles peuvent atteindre, mais non dépasser.

La mensuration d’un même individu répétée dix fois de suite fournirait presque immanquablement en pratique dix signalements, différant tous les uns des autres de quantités insignifiantes, quoique tous également exacts. Il est presque impossible, par exemple, d’obtenir à deux reprises l’ensemble des mêmes chiffres millimétriques de taille, de buste et de largeur d’oreille[1].

  1. Ainsi tomba l’argument d’audience qui consiste à épiloguer sur des différences millimétriques de taille, de buste, d’oreille, de coudée, etc., pour prouver la non identité de deux signalements. La question ici est de savoir, non pas s’il y a des différences (puisqu’il ne peut pas ne pas y en avoir) mais à combien elles s’élèvent et notamment si elles ne dépassent pas l’approximation de tolérance.

    Bien plus, une similitude absolue de chiffres, en pareilles circonstances, loin de prouver le pas-