Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/29

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XIX
SIGNALEMENT ANTHROPOMÉTRIQUE

nez prise comme point fixe a la partie la plus saillante du derrière de la tête.

La mensuration de la largeur (diamètre transverse maximum) est une opération un peu plus délicate. Elle diffère notamment de la précédente en ce qu’il n’y a plus de point fixe et que les extrémités des deux branches de l’instrument doivent être déplacées ici à la fois horizontalement et symétriquement de chaque côté de la tête. Remarque très importante : Ces deux observations doivent toujours être l’objet d’une vérification dite de contrôle qui consiste à fixer les branches du compas au moyen de la vis d’arrêt à l’écartement trouvé par une première investigation et à les essayer ainsi à nouveau sur la tête du sujet en modifiant la pointure, jusqu’à ce que le double contact désirable soit atteint[1].

Les deux diamètres de l’oreille droite sont mesurés sur leur axe maximum, au moyen d’un petit compas à coulisse spécial, en ayant soin de ne pas déprimer en quoi que ce soit les parties molles.

Ces deux dernières opérations sont les seules qui s’effectuent sur le côté droit de l’individu, toutes les observations unilatérales qui vont suivre devant porter exclusivement sur le côté gauche. Cette exception tient à ce qu’il a semblé préférable de faire porter la mensuration et la description sur l’oreille qu’il est d’usage, pour des raisons multiples et techniques, de reproduire en photographie judiciaire.

Le pied gauche nu doit être mesuré en ayant soin de faire reposer tout le poids du corps sur ce pied étendu à plat sur le sol (de préférence sur un tabouret), le pied droit étant soulevé et porté en arrière. C’est le long du pied, du côté du gros orteil, que l’on dispose la tige du grand compas à coulisse employé pour cette mensuration. La branche fixée étant placée contre le talon du sujet, la branche mobile doit toucher, sans déprimer, l’extrémité du gros orteil.

Inutile de dire que la longueur anthropométrique du pied diffère de la mesure relevée par le cordonnier et qu’un soulier dont on aurait pris la mesure d’une façon aussi juste, ne pourrait être chaussé. Le but poursuivi ici n’est pas de faire une paire de souliers, mais de chercher à obtenir une longueur constante que l’on ne puisse

  1. La mensuration des deux diamètres, qu’il s’agisse du temps d’investigation ou de celui de contrôle, doit être effectuée en maintenant les branches du compas presque horizontalement et non verticalement comme il est fait souvent par suite d’une interprétation vicieuse des dessins de l’édition précédente.