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XVIII
INTRODUCTION

Ainsi, le simple fait d’être à même de relever les onze mesures du signalement anthropométrique, chacune avec une précision double, rendrait ce document plus de quatre mille fois meilleur ; autrement dit, si le premier signalement, tel que nous l’avons supposé, permettait de distinguer un millier de personnes les unes des autres (nous citons ce chiffre au hasard), le nouveau, après ce perfectionnement idéal, en distinguerait quatre millions (1.000 × 4.000 = 4.000.000.)

Inversement, la moindre négligence, ou seulement la moindre différence dans la façon d’opérer qui diminuerait la précision de l’observation pourrait, en se répercutant sur la succession de nos mesures, arriver à réduire presque à néant la valeur signalétique d’une description anthropométrique.

Ces considérations démontrent jusqu’à l’évidence l’obligation inéluctable de relever les mesures avec toute la rigueur possible, au moyen d’instruments spéciaux et en se conformant exactement aux prescriptions minutieuses qui font l’objet de la partie technique de ce volume.

Le court résumé que nous allons en donner ici, tout en étant manifestement insuffisant pour guider une mise en pratique, servira à tout le moins à fixer les idées du lecteur sur la signification de chacune de ces constatations (voir la gravure du frontispice).

La hauteur de la taille est projetée au moyen d’une équerre en bois de forme spéciale sur un mètre gradué fixé verticalement au mur. Le sujet, pieds nus, est adossé au mur, la colonne vertébrale à environ 15 centimètres à gauche de la graduation. L’opération est d’autant plus juste qu’elle est exécutée plus rapidement.

L’envergure ou longueur des bras étendus en croix est prise immédiatement après, sans presque avoir à déranger le sujet, au moyen d’une graduation murale dont les verticales centimétriques peuvent s’adapter à toutes les tailles.

La mensuration de la hauteur du buste (hauteur de l’homme assis) est effectuée ensuite à l’aide d’instruments analogues à ceux employés pour la taille.

Les deux diamètres céphaliques (longueur et largeur du crâne) sont l’un et l’autre des dimensions maximums. Ils doivent être relevés au moyen d’un compas spécial, muni d’un arc de cercle gradué, du type appelé communément compas d’épaisseur.

La longueur de la tête est mesurée de la concavité de la racine du