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PORTRAIT PARLÉ

LE PORTRAIT PARLÉ

Nous appelons portrait parlé la description minutieuse d’un individu faite spécialement en vue de sa recherche et de son identification sur la voie publique.

Ce signalement particulier doit pouvoir être récité « au pied levé » et sans hésitation par l’agent ; de là son appellation de portrait parlé. Et pourtant celle de portrait écrit lui conviendrait tout aussi bien, puisque, avant que d’être appris par cœur, il doit être rédigé à tête reposée et couché par écrit.

Il ne s’agit pas ici de ces indications plus ou moins vagues recueillies auprès de témoins non compétents et que l’on est forcé d’enregistrer telles quelles, faute de pouvoir les contrôler, mais d’une description précise établie en termes appropriés d’après des pièces d’une authenticité indiscutable, comme une photographie du type judiciaire (profil et face) ou, à tout le moins, une fiche signalétique.

L’analyse physionomique devra toujours être complétée, du moment que l’on en aura les éléments, par l’interprétation (au point de vue descriptif) de la partie anthropométrique du signalement pénitentiaire, c’est-à-dire de la partie qui est d’habitude la plus exacte, la moins sujette à controverses.

Les observations seront recueillies sur des fiches spéciales, où toute la moitié supérieure est réservée à l’image photographique, qui se trouve ainsi recouverte et protégée contre les causes de détérioration par la moitié inférieure qui se replie dessus. Il en résulte que la fiche une fois fermée est d’un format moitié moindre et peut être aisément portée dans la poche de la redingote.

La couverture, autrement dit la moitié inférieure de la fiche, porte sur le recto les rubriques constitutives du portrait parlé pour les deux premières parties du signalement (anthropométrie et description), de façon que le lecteur soit à même de comparer facilement chaque terme de la description avec la partie correspondante du portrait photographique, quand il en dispose, tandis que le verso reste consacré au relevé des marques particulières et aux renseignements sociologiques.

Si l’image photographique est du type classique (profil et face), la rédaction en sera aisée. La tâche sera plus délicate si l’on ne possède qu’un portrait commercial, généralement de trois quarts, mais elle ne devra pas moins être poursuivie d’après le même plan.

Le grand tableau synoptique des renseignements descriptifs, intercalé à la fin de la deuxième partie des Instructions, a été composé