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2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

93. — La hauteur plus ou moins grande et le degré de vacuité de l’orbite, la proéminence du globe et l’élévation du sourcil sont en relation directe, quand elles ne déterminent pas absolument le modelé si important de la paupière supérieure.

Néanmoins, conformément aux principes généraux qui servent de guide dans le choix des traits caractéristiques, le rédacteur de signalements ne note parmi les qualificatifs applicables que celui qui lui semble le plus figuratif, sans pousser plus loin l’analyse, sans chercher, de parti pris, à remonter de l’effet à la cause.

VII. — La bouche (Pl. 49).

94. — La bouche présente deux angles appelés aussi coins ou commissures. C’est l’intervalle d’un angle à l’autre qui détermine la dimension de la bouche fermée, et l’inclinaison de ces mêmes angles qui lui donne son caractère physionomique.

Quand les coins de la bouche sont nettement relevés, ce qui est assez rare, la ligne dessinée par la rencontre des lèvres est à cavité supérieure ; elle est, au contraire, à convexité supérieure quand les coins en sont abaissés. A des commissures horizontales correspond une bouche à tracé rectiligne.

95. — C’est là un des caractères les plus expressifs et en même temps les plus mobiles de la physionomie. Chacun sait que le rire, ou simplement le contentement, amène le relèvement des coins de la bouche, tandis que la tristesse et le dégoût les abaissent. Aussi ne devra-t-on noter ces particularités que lorsqu’elles seront à la fois permanentes et très accentuées.

96. — Enfin la bouche, à l’état de repos, au lieu d’être maintenue fermée, comme elle l’est chez la généralité des gens, peut être habituellement entr’ouverte, ou même béante.

97. — En résumé la bouche, vue de face, doit être considérée sous le rapport de :

1° sa dimension appréciée d’un angle à l’autre, d’où les deux extrêmes

bouche petite
bouche grande.

2° l’inclinaison de ses angles

bouche à coins relevés
bouche à coins abaissés.

3° son degré habituel d’ouverture

bouche pincée
bouche bée.

98. — Lorsque la bouche est naturellement entr’ouverte, la dentition et notamment les incisives supérieures deviennent plus ou moins apparentes.

Cette remarque est formulée en ces termes : incisives supérieures (ou inférieures) découvertes ; auxquels s’ajoutent quelquefois les particularités de proéminentes, très hautes ou très larges (vulgo à