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TRAITS COMPLÉMENTAIRES DU PROFIL

raient déjà trouvé place aux rubriques permanentes : front, nez ou oreille.

5. — La méthode d’observation et de description employée précédemment continuera à être suivie, au moins en ses lignes générales. Il nous faudra, comme auparavant, établir la sériation des qualificatifs à employer et, dans ce but, analyser séparément la forme et les dimensions. Une fois cette distinction nettement définie, préciser, s’il y a lieu, l’emplacement de l’organe considéré, c’est-à-dire son degré d’orientation, ou d’obliquité, ou d’éloignement, ou de saillie, par rapport aux points environnants.

6. — Mais tandis que, dans le chapitre précédent, les attributs de chaque partie étaient décomposés en autant de paragraphes qu’il était nécessaire pour rendre la réponse facile, et que la présence de la rubrique imprimée sur la fiche, en sollicitant une réponse, garantissait contre tout oubli, le relevé des traits caractéristiques supplémentaires et le choix de ceux à inscrire devra se faire impromptu, et sans guide formulé sous les yeux, une fois la période d’apprentissage passée.

7. — Dans le vocabulaire des traits complémentaires que nous allons donner, nous omettrons le plus souvent de mentionner le terme moyen (ou intermédiaire entre les deux extrêmes), qui, d’après les règles que nous venons d’indiquer, ne doit pas être relevé. Mais il est évident que l’examinateur qui en aurait besoin pour une description plus complète, comme celle en usage pour le portrait parlé, par exemple, sera toujours à même d’en retrouver la place dans la série et d’y répondre par le mot consacré.

8. — La suppression des rubriques a aussi comme conséquence l’emploi facultatif de termes synthétiques. Nous désignons ainsi les qualificatifs qui embrassent plusieurs attributs à la fois, comme serait par exemple, l’expression nez en bec de perroquet employée pour désigner le nez à profil convexe abaissé et à forte saillie. S’il est difficile de se servir de ces termes d’une façon toujours rigoureusement appropriée, ils ont l’avantage d’être à la fois courts et figuratifs. Aussi leur emploi, incompatible avec la méthode analytique des rubriques imprimées, devient recommandable, jusqu’à un certain point, au paragraphe des traits caractéristiques complémentaires. Nous en donnerons une liste à la fin de chaque chapitre, sous le titre d’expressions synthétiques.

9. — Les généralités précédentes ont renseigné l’apprenti mensurateur sur la signification qu’il convient d’attribuer à la rubrique des traits caractéristiques ; elles doivent provisoirement lui suffire pour y répondre d’une façon presque satisfaisante. Les explications beaucoup plus détaillées où nous allons entrer en analysant le visage humain et l’apparence générale, partie par partie, ne doivent être lues et étudiées qu’en troisième et même en quatrième lecture, après avoir pris une connaissance approfondie théorique et pratique de tous les autres chapitres. — Ce serait de la part d’un agent une erreur de jugement, d’ajourner la mise en pratique du signalement anthropométrique jusqu’après la complète connaissance de tout le chapitre III. Il risquerait d’y perdre son zèle et son temps. Tandis que cette même étude reprise ultérieurement, à tête reposée et par petites rations, le mettra rapidement à même