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VII
AVERTISSEMENT

seraient coordonnées. Jusqu’à présent en cette matière tout était laissé à l’instinct c’est-à-dire à la routine. L’instruction professionnelle du policier était limitée à quelques bribes de législation. Or, les connaissances juridiques ont toujours été et seront toujours en premier l’apanage de la magistrature qui connaît la loi mieux que qui que ce soit. Mais quelle différence si nous passons à l’application ! Tandis que la Justice doit exécuter seulement ce que la loi lui commande de faire, tous les moyens sont bons pour la police, du moment qu’ils peuvent aider à la découverte de la vérité : en fait de législation elle n’a guère besoin de connaître que les limites que la loi et les coutumes lui interdisent de franchir.

Rien n’empêche donc la police d’évoluer à son tour dans la voie des applications scientifiques. L’anthropologie n’est pas autre chose, par définition, que l’histoire naturelle de l’homme. Est-ce que de tous temps les chasseurs ne se sont pas piqués de connaissances en histoire naturelle et inversement, les naturalistes ne sont-ils pas d’instinct un peu chasseurs ?

Nul doute que les policiers de l’avenir n’arrivent à appliquer à leur chasse particulière les régies de l’anthropologie, tout comme les chauffeurs de nos locomotives mettent en pratique les lois de la mécanique et de la thermodynamie.


Signalons encore parmi les modifications techniques l’innovation relative aux numéros d’ordre de la couleur de l’œil qui, tout en rendant la notation de la nuance plus exacte et plus simple, a permis de supprimer la rubrique limite qui avait été généralement mal comprise. Ainsi corrigé et illustré d’une planche en chromotypographie, le chapitre de l’œil nécessitera de la part des anciens opérateurs une nouvelle étude.

Les changements apportés à la troisième partie, le relevé des particularités, consistent uniquement dans le remplacement de certains termes par d’autres susceptibles d’abréviations plus cursives. Grâce à ces transformations, les graphiques recommandés maintenant sont communs dans leurs initiales à l’anglais et au français, ou au français et au latin. Des tableaux synoptiques, disposés spécialement en vue ou de l’écriture ou de la lecture des relevés cicatriciels, offriront un guide facile aux personnes peu familières avec l’emploi de ces signes.