Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
2e PARTIE. — RENSEIGNEMENTS DESCRIPTIFS

par une callosité du cartilage quelquefois plus perceptible au toucher qu’à la vue (Pl. 57, no 1) ;

l’élargissement darwinien (Ib., no 2), reconnaissable à une légère boursouflure mousse de la bordure, apparente à l’œil, mais exactement délimitée au point C (car l’élargissement de la bordure généralisé à toute une partie ne devrait pas être mentionné aux particularités, mais bien à la rubrique spéciale relative à la dimension de la bordure) ;

3° la saillie darwinienne désigne un accroissement de matière assez prononcé pour prendre le contour pointu d’une arête ou d’une dent de scie, à large base ; c’est la forme la plus fréquente.

4° le tubercule darwinien vise une protubérance cartilagineuse très accentuée, ronde et isolée, et plus ou moins blanche et nacrée, tellement la peau qui la recouvre est amincie. Cette particularité s’observe rarement et ne se rencontre guère que sur les oreilles à bordure grande et fermée.

80. — Le même point ou ses environs peuvent être le siège d’une anomalie par insuffisance qui souvent d’ailleurs se combine avec la présence de la saillie darwinienne. On l’enregistre au moyen de l’une des formules suivantes : échancrure de la bordure supéro-postérieure, ou plus simplement bordure échancrée (même planche, no 5).

81. — La bordure échancrée est souvent associée avec un changement de direction brusque de la bordure postérieure par rapport à la supérieure. Généralement il est assez difficile de délimiter ces deux bordures qui se succèdent l’une à l’autre en formant un contour arrondi. Sur les oreilles dont nous allons nous occuper, au contraire, la bordure supérieure devient plus ou moins rectiligne et horizontale, et même quelquefois ascendante, tandis que la postérieure s’en sépare franchement en prenant d’emblée une direction verticale ; il en résulte que le contour du haut et du derrière de l’oreille, au lieu de dessiner un arc de cercle, se profile suivant un angle droit et quelquefois même aigu, si la bordure supérieure est ascendante au lieu d’être horizontale.

82. — Ce genre d’oreille très caractéristique, qui rappelle l’oreille des faunes de la mythologie grecque, sera qualifié de contour postero-asupérieur en équerre, si l’angle est plus ou moins droit, et de contour supérieur ou poséro-supérieur à angle aigu si la direction ascendante de la bordure supérieure rend le profil plus aigu, plus pointu (comparer les nos 6, 7 et 8 de la planche 57).

83. — L’oreille à contour postéro-supérieur aigu (no 7) se distingue de celle à contour antéro-supérieur également aigu (no 8) en ce que sur la dernière la pointe du contour est située beaucoup plus près de la joue.

84. — Enfin on qualifie de bicoudées (deux fois coudées) les