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OREILLE

même la forme rectangulaire ne s’observe pas sans un développement anormal du lobe dans le sens horizontal. Quant à la forme ronde, elle résulte souvent de l’écartement supérieur du pavillon combiné avec un lobe de petite dimension et tiré en avant.

74. — L’ÉCARTEMENT DU PAVILLON (Pl, 55) est en relation inverse avec l’accentuation des plis de l’anthélix. Moins ces derniers sont développés, c’est-à-dire plus ils sont mousses et effacés, plus l’oreille est écartée du derrière du crâne. Inversement l’oreille collée ne va pas sans une certaine exagération du pli inférieur et surtout du supérieur.

75. — Néanmoins, vu le rôle important joué par l’écartement de l’oreille dans la physionomie de face, il a semblé nécessaire d’en noter le degré et les modes directement, abstraction faite des conclusions que le degré d’accentuation des replis intérieurs permettait déjà d’en déduire.

76. — L’ensemble du pavillon, en y comprenant le lobe, peut être uniformément écarté du derrière de la tête, d’où la forme appelée pédonculée. D’autres fois l’écartement est surtout notable dans la partie supérieure, ou postérieure, ou même inférieure du pavillon ; il a alors pour siège le lobe qui revêt une forme toute particulière (Ib., no 12). Inversement, l’ensemble du pavillon, ou une partie seulement, peut être collé aux côtés de la tête. La forme collée supérieurement et écartée inférieurement est très caractéristique.

77. — Lorsque l’écartement ne paraît exagéré, ni dans un sens, ni dans l’autre, apostiller d’une paire de guillemets (») la rubrique y relative.

Particularités de l’oreille (Pl. 57 et 58).

78. — Elles peuvent se référer : I à la bordure ; II au lobe ; III aux tragus, antitragus et conque ; IV au pli supérieur ; V à diverses fossettes, incisures et dépressions et VI au mode d’insertion de l’organe considéré dans son ensemble.

79. — I. Particularités de la bordure. Le point indiqué sur la figure 27 par la lettre C, dont l’emplacement correspond approximativement à la jonction de la partie supérieure de la bordure avec sa partie postérieure, est fréquemment le siège d’un petit développement cartilagineux supplémentaire très caractéristique, signalé en premier par l’illustre naturaliste anglais Darwin, d’où le qualificatif darwinien donné à cette particularité. On y distingue les variétés suivantes que nous ordonnons d’après leur degré d’extension :

1° la simple nodosité, appelée nodosité darwinienne, caractérisée