Page:Bertillon - Identification anthropométrique (1893).djvu/126

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
1re PARTIE — OBSERVATIONS ANTHROPOMÉTRIQUES

7. — Généralement quand le pouce est plié avec intention, on s’en aperçoit immédiatement à la position des autres orteils qui suivent involontairement le mouvement du gros, et dont la peau plissée frappe à première vue.

Il est du reste difficile de garder cette fausse situation pendant plus d’une minute. Pour achever de rétablir la position normale, il suffirait, en cas de tromperie soupçonnée, de faire plier légèrement le genou qui supporte le poids du corps ; cette flexion déterminera généralement l’extension des autres orteils.

8. — Après avoir vérifié la position normale du corps, du pied et en particulier du gros orteil, placer le compas à glissière bien carrément, de façon que la branche fixe de l’instrument soit exactement appliquée, avec une très légère pression, contre le derrière du talon du sujet et que le côté interne du talon et de l’articulation du gros orteil touche à la tige (Pl. 21).

9. — Quand on a affaire à des pieds très plats, il arrive souvent que le cou-de-pied, au lieu de former voûte, fait saillie en dessous et empêche la tige de toucher à la fois la face interne du talon et du gros orteil. On se contente alors d’appliquer l’instrument contre cette saillie parallèlement à la position qu’il aurait occupée sans elle.

Deuxième temps.

10. — Descendre la branche mobile sans brusquerie jusqu’au contact avec le gros orteil.

Exercer une pression avec le pouce droit sur la première et la deuxième articulations de l’orteil si l’on a lieu de craindre que la poussée trop brutalement exercée par la branche mobile n’ait plié l’orteil à nouveau, ou que le sujet n’ait volontairement replié ses doigts de pied.

11. — Pour faciliter le mouvement de recul du curseur, imprimer à l’appareil une légère trépidation en le secouant quelque peu par l’extrémité de la tige graduée, au moyen de la main droite[1].

Troisième et dernier temps.

12. — Avant de lire, replacer et resserrer très légèrement l’instrument que le mouvement de flexion du genou ou la trépidation ont pu déranger, et dicter finalement le chiffre indiqué.

13. — Il faut avoir soin lorsqu’on appuie le doigt sur le gros orteil, de ne pas exercer la pression sur l’extrémité de l’ongle, ce qui ferait saillir la chair et accroîtrait indûment la longueur, mais de chercher à aplatir les deux articulations.

  1. Il est indispensable, pour que ce recul puisse s’effectuer facilement, que la tige de l’instrument soit toujours propre, polie et au besoin légèrement huilée (voir page 9, § 46).