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Mme DE MONTMOLLIN A SON MARI.

tranquilliser que je vous fais part, à vous en particulier, de mes idées. Ne conviendrait-il point de porter plainte et de faire des démarches auprès du conseil de ville et du Conseil d’Etat même, pour obtenir la proscription et la flétrissure de ce livre infâme, comme intéressant la tranquillité et la sûreté publiques. La classe ne doit-elle rien faire de son côté, puisque c’est en partie pour avoir pris sa défense que vous êtes traité si indignement ? Tout au moins pourrait-elle bien, par une déclaration publique, attester que tous les faits que vous avez avancés sont conformes à la vérité et que, si elle n’avait pas trouvé son apologie dans votre réfutation, elle en aurait mis une au jour ; rien ne me paraît plus conforme à la justice et à l’équité. Tout cela n’empêcherait point que, de votre côté, vous fassiez imprimer un petit écrit, suivant le plan et le projet que vous en avez déjà fait. Au reste, il faut travailler à gagner sur soi de ne plus se tourmenter et s’inquiéter, prendre bien garde à ne donner aucune prise à ses ennemis sur quoi que ce soit, et se reposer sur la bonne providence, qui ne per-