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Ils se rendirent chez l’armurier, et ensuite dans les terrains déserts  qui avoisinaient alors le Louvre. Là, ils mirent habit bas ; et en deux  minutes, tout fut fini. Frédéric gissait, la poitrine percée d’un coup  droit. Les trois hussards se consultèrent entr’eux pour savoir ce qu’ils  allaient faire du mourant. Ils le fouillèrent pour tâcher de découvrir  quelque chose qui pût indiquer la demeure du pauvre garçon. On trouva  dans sa poche une lettre avec cette suscription : À monsieur Frédéric Hölderlin,  précepteur, chez monseigneur le prince de ***.

— Diable ! chez mon cousin !…, dit celui qui s’était battu. Cela va me  valoir un sermon de ma cousine, et, par conséquent, de son mari, quand  il sera de retour. Mais, n’importe ! Je vais aller chercher un fiacre, et  nous le transporterons à son logis. 

La princesse Diotima, entourée de ses femmes, s’occupait de sa toilette et se disposait à se rendre à la cour, lorsqu’elle entendit une rumeur dans la maison. Elle envoya s’enquérir du motif de ce mouvement, et on vint lui rapporter que le précepteur de ses fils rentrait  mourant et la poitrine percée d’un coup d’épée. On ajouta qu’il s’était