Devant le grand Arthur en sa cour immortelle, — Dont l’armure prête étincelle, — J’ai chanté Breiz ardente autant qu’elle est fidèle,
Les Héros tressaillaient encor — Longtemps après, les yeux attachés sur l’Arvor, — Encharmés par la Harpe d’or.
Ils vont venir, car ils s’incarnent à cette heure : — Dans la riche ou pauvre demeure — C’est un héros qui naît que cet enfant qui pleure.
Vers les humbles, vers les fermiers, — Pour faire amonceler le grain dans les greniers, — Je suis parti l’un des premiers.
De vos harpes, j’ai fait changer les vieilles cordes : — Sur les brins d’acier qui s’accordent, — S’élimeront les dents des Barbares, s’ils mordent.
Dans la langue chère aux aïeux, — Vous que nous allons rendre enfin victorieux, — Chantez toujours en fils pieux.
Haut les cœurs et debout ! Et plus de vaines larmes ! — Mais, que dans toutes les alarmes, — La harpe d’acier brille entre l’acier des armes.