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Oh ! s’il y avait encore pour moi — Une parcelle de terre oubliée, — Un îlot sur la mer profonde — Pour étendre mon corps exténué !
Un coin, une île inhabitée, — Mesurée à ma stricte grandeur, — Où jamais ne viendrait le bruit — De ce qui se passe sur terre !
Mais, hélas ! en ces temps nouveaux, — Il n’est plus pour moi de retraite : — Sur le rivage de la mer, dans les bois sauvages, — Partout me suivra le méchant.
Sur quels chemins m’en aller maintenant, — Quand je vois venir la vieillesse, — N’ayant frère pour me soutenir, — Ni enfant pour me consoler !
Oh ! l’immense, l’immense tristesse ! — Ma tête s’affaisse sur mes genoux… — Je suis vaincu par le chagrin… — J’ai tranché les cordes de ma harpe…